Syndrome de l'imposteur : pourquoi est-il si présent chez les entrepreneurs ? _ EXPERTISE-COMPTABLE EN LIGNE

Syndrome de l’imposteur : pourquoi est-il si présent chez les entrepreneurs ?

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En 2019, une étude publiée dans le Journal of Vocational Behavior dévoilait que 70 % de la population mondiale avait déjà souffert, au moins une fois, du syndrome de l’imposteur au cours de sa carrière. Un chiffre important, qui en dit long sur la manière dont on en vient parfois à considérer ses propres accomplissements professionnels : comme s’ils n’étaient liés ni aux compétences dont on se sait doté, ni à la quantité de travail que l’on a abattu. Et si, être entrepreneur, c’était aussi prendre le risque (un de plus !) de ressentir, encore plus qu’un professionnel salarié, ce syndrome de l’imposteur ? Décryptage.

Sommaire

Syndrome de l’imposteur, de quoi parle-t-on au juste ?

Le syndrome de l’imposteur, c’est ce doute maladif qui étreint ceux qui en sont victimes, leur laissant penser qu’ils ne sont pas à l’origine de leurs succès ou de leurs accomplissements. Dans un quotidien professionnel, ce doute prend la forme :

  • d’une peur (« Ils vont finir par se rendre compte que je n’ai pas les qualités requises pour remplir la mission ») ;
  • d’une remise en question de sa place au sein de l’organisation (« Pourquoi ai-je été choisi pour ce poste ? Je suis pourtant nul ! ») ;
  • ou d’une justificationJ’ai sûrement obtenu cette promotion par chance »).

Le problème, c’est qu’il peut avoir d’importantes conséquences en matière de travail, les concernés étant susceptibles :

  • soit de passer plus de temps qu’il ne le faudrait à travailler, sur-préparant les échéances afin de compenser le trop-peu de compétences qu’ils pensent avoir. On appelle cela la stratégie de « l’overdoing » ;
  • soit de repousser au maximum/de ne même pas anticiper les échéances, afin de se retrouver en difficulté et d’avoir une raison de plus de douter de sa place au sein de l’organisation. C’est la stratégie de « l’underdoing ».

Dans un cas comme dans l’autre, le syndrome est finalement renforcé par la mise en place de ces stratégies. Celui qui en fait beaucoup trop s’imagine que c’est seulement parce qu’il a mis les bouchées doubles qu’il est encore à son poste, et celui qui n’en fait pas assez trouve une explication à donner à ses échecs. Bref, souffrir du syndrome de l’imposteur n’est jamais une partie de plaisir… Et encore moins quand on est entrepreneur.

 

Les entrepreneurs, sujets au syndrome de l’imposteur

S’il peut se manifester chez tous les professionnels peu importe leur activité – selon l’étude citée en préambule, le secteur des arts créatifs au sein duquel 87 % des travailleurs disent avoir déjà souffert du syndrome de l’imposteur, n’est pas le seul à être touché : les travailleurs du juridique, ou encore des médias sont eux aussi fortement impactés, respectivement à 79 et 73 % de leurs effectifs –, il est très répandu chez les entrepreneurs… Et ça n’a rien de surprenant. Voici pourquoi.

1. Parce qu’ils prennent des risques

Entreprendre, c’est par définition prendre un risque. En tant qu’entrepreneur, on est sans filet : on se lance sans être sûr d’y arriver, mais avec la conviction d’avoir une bonne idée ou de pouvoir apporter quelque chose d’unique à son secteur d’activité.

À chaque décision importante que l’on prend, à chaque orientation stratégique que l’on donne à son entreprise, on prend des risques, qu’il s’agisse d’accepter une grosse commande, de recruter un nouveau collaborateur ou d’investir dans du matériel très couteux.

2. Parce qu’ils sont seuls responsables

Être entrepreneur, c’est dire bonjour à la liberté… Mais aussi au revoir à la hiérarchie, qui assume généralement au sein d’une organisation les erreurs, échecs et autre faux-pas de ses équipes. Quand on est entrepreneur, on est seul aux commandes, et donc seul responsable en cas d’échec ou de pépin.

3. Parce qu’ils cherchent la perfection

Ce sont des caractéristiques communes à beaucoup d’entrepreneurs : être extrêmement attentif aux détails et rechercher la perfection. Or, on doit souvent mener plusieurs métiers de front en tant qu’entrepreneur, et notamment des métiers – comptabilité, gestion administrative, etc. – qui n’ont pas forcément de rapport avec son savoir-faire.

4. Parce qu’ils sont parfois isolés

Ne plus travailler au sein d’une grosse organisation, c’est malheureusement se sentir seul à certains moments. Beaucoup d’entrepreneurs travaillent seuls, de chez eux – en tout cas lorsqu’ils lancent leur activité –, et ne trouvent pas forcément de personnes auprès de qui échanger sur des thématiques communes.

 

Entrepreneurs : combattre le syndrome de l’imposteur

Vous l’aurez compris : les entrepreneurs peuvent être sujets au syndrome de l’imposteur par la nature même de leur activité. Or, plusieurs astuces permettent de combattre ce sentiment d’imposture au quotidien. Il est notamment conseillé :

  • de s’appuyer, au moment de prendre ses décisions, sur de la data. On ne le dira jamais assez : la data, c’est la clef. En vous appuyant sur la data pour prendre vos décision, vous mettez toutes les chances de votre côté de faire le bon choix stratégique, mais vous évitez aussi de vous tenir pour seul responsable en cas d’échec ;
  • de déléguer les tâches que l’on maîtrise le moins. Vous ne maîtrisez pas tous les sujets ni toutes les disciplines et c’est normal. En plus de calmer votre syndrome de l’imposteur, déléguer aura pour effet de vous rendre plus productif car vous serez plus concentré sur le coeur de votre activité que sur les tâches administratives ;
  • de bien s’entourer. C’est très important : on a déjà dû vous dire que vous étiez la moyenne des 5 personnes avec lesquelles vous passez le plus de temps. Et bien à l’échelle de l’entrepreneuriat, c’est pareil. Entourez-vous d’entrepreneurs passionnés et intéressants, demandez-leur conseil, sollicitez leur avis en cas d’hésitation… Et si vous êtes trop seul chez vous, rapprochez-vous de structures – espaces de coworking, pépinières d’entreprises – au sein desquelles vous pourrez partager votre fardeau avec d’autres ;
  • d’arrêter de rechercher la perfection. Oui, c’est plus facile à dire qu’à faire…. Mais c’est tellement nécessaire ! Cessez de vouloir tout faire parfaitement. Vous n’y arriverez pas, et ça n’a aucun intérêt. Soyez exigeant, fixez-vous des objectifs clairs, et concentrez-vous sur le meilleur moyen de les atteindre.

 

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